Trois conseils pour rédiger vos questions de type « D’accord/Pas d’accord »

62 % des employés déclarent que les données concrètes améliorent la prise de décision, mais 64 % reconnaissent avoir pris de mauvaises décisions en raison de problèmes liés aux données. Ce décalage n’est pas imputable à la valeur des données, mais plutôt à leur qualité.

Pour prendre des décisions éclairées et en toute sérénité, il faut revenir à la source, à savoir la manière dont sont collectées les données. Cela commence par la conception de sondages bien structurés, alignés avec vos objectifs de recherche et capables de fournir des données fiables et exploitables.

Lisez nos 10 conseils pour créer des sondages efficaces.

Les questions « D’accord/Pas d’accord » sont des questions de type Échelle d’évaluation et sont souvent utilisées dans les sondages. Leur nom est inspiré des options de réponse qui leur sont associées.

Supposons qu’après une interaction avec un membre du service client d’une entreprise, vous soyez invité à répondre à la question suivante. Êtes-vous d’accord ou non avec cette proposition : « L’agent à qui j’ai eu affaire aujourd’hui a résolu mon problème ».

Avec comme choix de réponse : « Tout à fait d’accord », « Plutôt d’accord », « Ni d’accord, ni pas d’accord », « Pas vraiment d’accord » et «  Pas du tout d’accord ».

Ce type question, également connu sous le nom d’Échelle de Likert, est courant dans les sondages. Il est facile à utiliser et à adapter. Pour autant, il est important de suivre quelques bonnes pratiques si vous souhaitez obtenir des données fiables.

Ce type de question permet d’évaluer l’approbation, bien entendu, mais aussi la probabilité (« Très probable/Pas du tout probable ») ou l’importance (« Très important/Pas du tout important »).

Les réponses collectées de cette manière sont précises et nuancées.

Lorsque vous interrogez les participants sur leurs opinions, leurs comportements ou leur ressenti, veillez à bien formuler vos questions. Les trois conseils ci-dessous vous aideront à éviter les biais, pour recueillir des données pertinentes et exploitables.

L’échelle utilisée pour les questions de type « D’accord/Pas d’accord » va généralement de 1 à 5 ou de 1 à 7 points. Chaque point correspond à une gradation (le plus souvent : « Tout à fait d’accord », « D’accord », « Neutre », « Pas d’accord », « Pas du tout d’accord »). Cette approche permet de transposer des concepts qualitatifs (tels que des opinions ou des attitudes) en des données quantitatives, plus faciles à analyser.

Toutefois, pour que ces questions vous donnent des résultats fiables et cohérents, faites attention à les formuler de manière homogène.

Par exemple, si vous effectuez un sondage marketing auprès des spectateurs d’un concert, pour évaluer leur expérience, vous pouvez leur demander ce qu’ils ont pensé du groupe en attribuant une note de 1 à 5 (5 étant la note la plus élevée). Ensuite, demandez-leur ce qu’ils ont pensé de la communication autour de l’événement. Pour cette deuxième question, conservez la même logique d’évaluation et n’attribuez pas la valeur 1 à la note la plus élevée et la valeur 5 à la plus basse.

Avec une échelle d’évaluation standard et homogène, les comparaisons de vos données seront plus fiables et plus cohérentes.

Ce type d’échelle est plus facile à mettre en œuvre qu’une échelle de Thurstone. Si vous souhaitez utiliser une échelle de Thurstone, commencez par formuler une série d’énoncés représentant différents degrés de satisfaction ou d’insatisfaction. Puis, attribuez une valeur à chaque énoncé selon le degré satisfaction que vous lui accordez.

Si l’on reprend l’exemple du sondage marketing auprès des spectateurs d’un concert, vous pouvez utiliser les énoncés suivants :

Il faut ensuite calculer les scores pondérés en fonction de la valeur associée à chaque énoncé. Vous comprenez sans doute pourquoi les échelles de Likert sont généralement considérées comme plus simples à utiliser.

L’échelle de Likert peut être utilisée comme une échelle verbale, c’est-à-dire en invitant les participants à exprimer leur opinion via des options de réponse sous forme de texte et non de chiffres. Cela est très utile pour recueillir du feedback qualitatif. Son spectre de réponses va généralement d’un extrême positif à un extrême négatif et inclut parfois une option modérée ou neutre.

Elle comporte généralement 5 points, mais les échelles en 4, 6 ou 7 points sont également très utilisées. Le nombre de points (ou d’options de réponse) dépend du sujet abordé et du degré de précision recherché pour l’analyse des données.

Ces deux formats d’échelle sont efficaces et très répandus. Tout dépend de l’objectif recherché. Si vous privilégiez la facilité d’utilisation, optez pour une échelle à 5 points. Si vous voulez des données plus précises et détaillées, choisissez une échelle à 7 points.

L’utilisation de questions de ce type est très répandue dans de nombreux secteurs d’activité. Ci-dessous des exemples de questions avec des échelles en 4, 5 et 7 points.

Échelle en 4 points - Entreprise de e-commerce

Dans quelle mesure êtes-vous satisfait(e) de la rapidité de livraison des produits ?

Échelle en 5 points - Entreprise du secteur de la Tech souhaitant évaluer l’intérêt des consommateurs pour sa nouvelle application

Si cette application était actuellement disponible en téléchargement, est-il probable que vous l’achetiez à la place d’un produit concurrent ?

Échelle en 7 points - Entreprise cherchant à évaluer l’engagement de ses collaborateurs

Êtes-vous d’accord ou non avec la proposition suivante : « Cette entreprise tient compte de l’avis de ses employés. »  

Les questions de type « D’accord/Pas d’accord » peuvent se décliner de multiples manières. Veillez à ce que les choix de réponse proposés soient cohérents avec la question et qu’ils couvrent un maximum de possibilités, de sorte que les participants puissent trouver une option qui leur correspond.

Notre modèle de sondage pour étude de marché contient cette question de type Échelle d’évaluation en 10 points : « Recommanderiez-vous ce produit à votre entourage ? ». Les options de réponse s’échelonnent de 0 à 10. Le 0 correspond à l’option « Pas du tout probable » et le 10 à l’option « Extrêmement probable ».

Pour une étude plus approfondie, nous pourrions demander : « Êtes-vous satisfait(e) de la nouvelle page de connexion ? ». Il s’agit d’une question de type item spécifique, ce qui signifie que les options de réponse sont propres (ou spécifiques) à la question de sondage. Des études ont montré qu’en général, les réponses aux questions de ce type sont plus fiables que celles des questions de type « D’accord/Pas d’accord ».

La conception d’un sondage et la manière dont il est rédigé influencent considérablement son taux d’achèvement. Faites en sorte que vos questions soient claires, concises et faciles à comprendre. Votre sondage ne doit pas demander trop d’efforts aux participants.

Avant d’envoyer votre sondage, relisez vos questions pour vous assurer qu’elles sont alignées avec l’objectif de votre sondage. Restez concentré sur les thèmes qui vous intéressent pour ne pas submerger les participants et risquer de les perdre en route.

L’apparente simplicité des questions de type « D’accord/Pas d’accord » peut conduire à ce que l’on appelle un biais d’acquiescement. Nous entendons par là que les participants aux sondages veulent généralement paraître sympathiques. Ils ont de fait tendance à répondre qu’ils sont d’accord, parfois sans prêter attention au contenu de la question.

Autre inconvénient, le « straight-lining » (ou réponses linéaires). Cela se produit lorsque les participants lisent très rapidement une série de propositions et sélectionnent la même option de réponse pour chaque proposition. Par exemple, pour une série de questions de type échelle de Likert, un participant peut choisir « Tout à fait d’accord » ou « Ni d’accord, ni pas d’accord » pour toutes les questions sans tenir compte de leur contenu spécifique.

Vous pouvez éviter ces écueils en variant les types de questions, ou en combinant questions à choix multiple et questions ouvertes pour maintenir l’attention des participants. Vous pouvez également faire appel à des personnes qualifiées pour répondre à votre sondage en utilisant un panel de sondage en ligne.

Les questions de type « D’accord/Pas d’accord » sont utiles dans de nombreux domaines, pour les études de marché par exemple. Ou pour les sondages psychographiques utilisés en marketing pour en apprendre davantage sur le comportement et les motivations des clients.

Par exemple, une entreprise agroalimentaire qui souhaite mieux cerner les préoccupations de sa population cible en matière de santé avant de lancer une nouvelle gamme de produits, pourrait demander : « Dans quelle mesure êtes-vous d’accord avec la proposition suivante ? »

Lorsque j’achète de nouveaux produits alimentaires, je privilégie les produits sains pour la santé.

Et pour évaluer la volonté des consommateurs à tester de nouveaux produits alimentaires, elle pourrait demander : « Dans quelle mesure êtes-vous d’accord avec la proposition suivante ? »

J’aime tester des produits alimentaires nouveaux et originaux.

Dans la « famille » des échelles d’évaluation, citons également l’échelle de Guttman, où les énoncés sont disposés dans un ordre hiérarchique qui implique que si une personne est d’accord avec un élément, elle est également d’accord avec les éléments d’ordre inférieur (comme selon le principe du « qui peut le plus peut le moins »). Par exemple, si une personne est capable de résoudre des problèmes de calcul complexes, on suppose qu’elle maîtrise les bases de l’algèbre. Découvrez comment utiliser une échelle de Guttman dans un sondage pour voir si cette méthode répond à vos besoins.

Autre option, l’échelle de Thurstone, qui invite les participants à exprimer leur approbation ou leur désapprobation via une série d’énoncés précis, préparés par des experts. Par exemple, plutôt que de poser la question directe « Êtes-vous d’accord avec le contrôle des armes à feu ? », vous pourriez proposer des énoncés gradués allant de « Toutes les armes à feu devraient être interdites » à « Aucune restriction ne devrait être imposée en matière d’armes à feu ».

Nous espérons que cet article vous aura éclairé sur l’utilisation et l’intérêt de ce type de questions. Les questions de type Échelle de Likert vont au-delà des questions binaires « Oui/Non » et permettent d’obtenir des informations plus précises sur les opinions et les attitudes des personnes interrogées.

Pour optimiser vos études de marché, utilisez nos questions et nos modèles de sondages rédigés par des experts. Si vous utilisez des questions standard, vous pourrez comparer vos performances à celles d’autres acteurs de votre secteur d’activité.