Sommaire des défis et promesses de la Table Ronde de Montréal - 27 mai 2015

La table ronde de Montréal nous a éclairés sur plusieurs enjeux de la diversité urbaine qui obligent à faire face à des défis certes mais aussi font émaner les forces et ce sur quoi on peut bâtir.

Le grand défi est la transversalité des interventions, trouver les moyens de poser un regard de diversité sur toutes les enjeux sociaux. L’immigration de Montréal étant davantage  diversifiée implique qu’il y a beaucoup moins d’opportunités d’emplois au sein des groupes ethnoculturels comme on le voit beaucoup à Toronto et à Vancouver. Il faut donc renforcer la sensibilisation des employeurs à la diversité, multiplier les initiatives de rapprochement, montrer des modèles et célébrer les bonnes pratiques. L’identité canadienne et québécoise qui crée un sentiment d’appartenance demeure fragile. Les personnes issues de l’immigration sont à leurs yeux avant tout des albanais, des congolais, des haitiens etc. et ce jusqu’à la troisième génération. Cette situation est un déficit démocratique grave qui empêche l’appartenance à la société politique. Les formes variés de racisme (classique colonial, symbolique et à rebours de la part des groupes racisés) persiste au Québec, comme au Canada et aux États-Unis d’ailleurs. Ceci concerne tout le monde et des actions continues doivent être déployées. L’inclusion dans un contexte de pluralisme religieux exige de créer des ponts entre le milieu communautaire autonome et les groupes religieux. Réconcilier des logiques d’actions différentes et le manque de reconnaissance mutuelle créé un environnement peu propice à la collaboration.

Ceci dit, Montréal brille de ses atouts indéniables. Elle profite d’un important réseau d’universités de langues françaises et anglaises qui brille à travers le monde. Le coût de l’éducation à Montréal demeure le plus bas au pays. Montréal a une population jeune, ouverte à l’international et hétéroclite. Bien que cela prennent plus de temps pour un immigrant de se trouver un emploi, lorsqu’il y arrive, il est plus près de leurs compétences. Dans le contexte où le Québec possède la gouvernance de son immigration, et que 87% des immigrants du Québec s’installent dans la grande région de Montréal, ceci permet d’orienter cette immigration selon les besoins et la capacité. Montréal jouit d’un indice entrepreneurial élevé de la part des immigrants. Elle est une ville où le tissu communautaire et social est riche et dense et les organismes qui le nourrie jouent un rôle d’intervention de première ligne clé.  Ils sont ancrés dans les quartiers, ils forgent des milieux de vie, des lieux d’appartenance, des lieux d’implications citoyennes et de prise en charge.

En soi, intervenir tôt, investir en amont sont des défis constants dans une ville comme Montréal. Ces stratégies ont toutefois démontré des résultats positifs. L’important est de mettre la personne au cœur des interventions, viser le développement de son plein potentiel, afin de créer un environnement d’opportunités, bâtir ses capacités et par conséquent augmenter l’inclusion et l’appartenance.

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La Fondation canadienne des relations raciales organise une série de tables rondes présentées à travers le pays. Cette série rassemble les intervenants qui sont engagés dans le dialogue sur le multiculturalisme, l’interculturalisme et la diversité. Ces personnes s'appuient sur les connaissances collectives afin de générer de nouvelles idées et pistes à explorer.

Les tables rondes de la FCRR portent sur les questions d'actualité qui sont en liens direct avec le mandat et les priorités stratégiques de la FCRR. Ces tables rondes fournissent un forum dynamique pour un large éventail d'experts afin d'organiser et de discuter des sujets urgents, d'échanger des connaissances et des meilleures pratiques, de rédiger des recommandations pratiques pour relever les défis, et maximiser les possibilités. Ils sont organisés en partenariat avec les intervenants communautaires partout au pays et sont généralement libre d'entrée au public. 

Nous vous invitons à continuer la discussion avec notre rapport interactif de la table ronde de Montréal. N’hésitez pas à le faire suivre dans vos réseaux.

Mots de bienvenue par Rubin Friedman, bénévole et ancien membre du conseil d’administration de la FCRR. Il y a eu reconnaissance du territoire de la nation Mohawk comme faisant partie de l’histoire du territoire sur lequel on tient cette assemblée. Monsieur Friedman a présenté  l’historique de la FCRR et donner le contexte de l’initiative des tables rondes sur la diversité. Il a salué et remercié les partenaires.

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Modéré par Kerlande Mibel de ZWART Communication,

Modéré par Kerlande Mibel de ZWART Communication,
Les panélistes ont échangé sur ce qui fait de Montréal une ville inclusive, sur les défis à relever, et ce sur quoi nous pouvons bâtir l’avenir. Le panel était constitué de quatre femmes leaders de leur secteur respectif:

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Marie-Christine Ladouceur-Girard, directrice, développement, diversité métropolitaine à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Marie-Christine Ladouceur-Girard, directrice, développement, diversité métropolitaine à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

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Micheline Labelle, professeure associée, Chaire de recherche en immigration, ethnicité et citoyenneté Département de sociologie, Université du Québec à Montréal

Micheline Labelle, professeure associée, Chaire de recherche en immigration, ethnicité et citoyenneté Département de sociologie, Université du Québec à Montréal

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Myriam Bérubé, conseillère en planification et développement au service d’allocation et d’analyse sociale à Centraide du Grand Montréal. 

Myriam Bérubé, conseillère en planification et développement au service d’allocation et d’analyse sociale à Centraide du Grand Montréal. 

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Nacira Adem, membre du Conseil interculturel de Montréal

Nacira Adem, membre du Conseil interculturel de Montréal
Est-ce que Montréal a ce qu’il faut pour faire face aux défis et promesses d’une population de plus en plus diverses?
Marie-Christine Ladouceur-Girard :

Montréal a des atouts indéniables. 87% des immigrants du Québec s’installent dans la grande région de  Montréal ce qui la rend une ville d’immigration. Elle est la ville universitaire la plus importante au Canada avec un réseau de 11 universités de langues françaises et anglaises qui brille à travers le monde. Montréal a une population jeune, ouverte à l’international et hétéroclite.

Par contre,  l’écart du taux de chômage entre la population immigrante et native est plus élevé que celle de Toronto et Vancouver. L’immigration de Montréal étant davantage  diversifiés implique que pour l’immigrant(es) il y a beaucoup moins d’opportunités d’emplois au sein de son propre groupe ethnoculturel comme on le voit beaucoup à Toronto et surtout à Vancouver, où la population est fortement asiatique.

Cependant, selon l’étude de Boudarbat bien que ce soit plus long pour l’immigrant(e) à Montréal de se trouver un emploi, lorsqu’il trouve cet emploi, il est plus près de leurs compétences que dans les autres villes du Canada. Marie-Christine est rassurée par le fait que les acteurs multiples du milieu sont  mobilisés.

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* 1. Croyez-vous comme Marie-Christine que les acteurs multiples capables de faire avancer les enjeux de la diversité à Montréal sont mobilisés? Parlez-nous de votre expérience?

Nacira Adem:

Nacira a démontré son accord avec ses collègues mais a toutefois trouvé important d’ajouter qu’à son avis les moyens sont insuffisants, pour que Montréal soit davantage inclusive. Elle a parlé de l’importance de la coordination des moyens et des programmes pour ne pas dédoubler les efforts.

L’immigration à Montréal est unique on peut se trouver un chemin unique, parce que nous avons la capacité de gérer le flux d’immigration selon nos besoins et nos capacités. On a les moyens de changer et d’orienter cette immigration.

« Nous avons les outils alors passons à l’action » Nacira Adem

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* 2. Êtes-vous d’accord avec la phrase de Nacira ?

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* 3. Vous sentez-vous outiller pour créer une société inclusive?

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* 4. Comment pourrions-nous mieux coordonner et aligner les efforts?

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* 5. Comment devrions-nous changer et orienter l’immigration à Montréal afin de faciliter l’intégration, l’appartenance et renforcer les valeurs québécoises et canadiennes?

Micheline Labelle

Micheline nous a donné une petit cours d’histoire 101 afin de bien placer les choses dans le contexte québécois. Elle nous a rappelé qu’au recensement de 1971-1981-1991-2000 le taux de chômage des immigrant(es) étaient inférieur à celui des natifs. Cette situation a commencé à changer suite à une constante crise économique grandissante qui a inévitablement engendrée un accroissement des inégalités sociales. Quand on parle de taux de chômage des immigrant(es) au Canada comme aux États-Unis, les besoins sont bi-polarisés. D’une part, il y a un besoin d’une immigration très spécialisée et d’autre part, il y a un besoin pour une immigration chroniquement non qualifiées.  L’immigration du cheap labor », des emplois non syndiqués, des emplois sales etc. 

En conséquence, Il y a une intégration segmentée à Montréal. Segmentée dans le sens qu’il y la bourgeoisie immigrante. Elle ne participe pas aux enjeux de la communauté, ce sont des professionnels, des entrepreneurs, des petits et moyens capitalistes, elle est dispersée, et en mobilité sociale ascendante.

Il y a ensuite la petite bourgeoisie qui elle pratique des professions libérales comme des architectes, des infirmières, des ingénieures, les professeurs d’université etc. Elle est aussi très dispersée dans le territoire.

Et il y a ces travailleurs pauvres,  qui vivent à Côtes des neiges et les autres enclaves de pauvreté de Montréal.

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* 6. Êtes-vous en accord avec l’exposé de la situation de l’immigration à Montréal de Micheline?

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* 7. Quelle est votre compréhension du contexte économique des immigrant(es) à Montréal?

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* 8. How can we move from a discourse/model of 'tolerance' to one that embraces diversity, and how can we find a common Canadian identity/experience in this?

Micheline Labelle :

Oui à quelques parts nous sommes un modèle mais on a de sérieux enjeux d’accroissement des inégalités non seulement par rapport aux natifs mais aussi face à cette bourgeoisie immigrante.  Elle rappelle à nouveau qu’en 1961 ce sont les immigrants arabes et juifs que l’on retrouvait en haut de l’échelle sociale à Montréal, les canadiens français, les italiens, les autochtones étaient en bas de l’échelle sociale.  Ce sont des statistiques qu’on oublie, quand on parle de minorités visibles qui est en pensant un terme affreux qui constitue les gens en races. Elle ajoute que parmi les minorités visibles, il y a aussi d’énormes différences. Parmi les asiatiques par exemple,  les vietnamiens ont une intégration professionnelle exceptionnelle comparativement aux cambodgiens qui eux sont davantage de classe ouvrière, on peut dire la même chose de la petite bourgeoisie haitienne bien intégrée qui ont été essentielle toutefois dans les services sociaux, de santé et d’éducation.

Il faut donc faire attention, lorsqu’on dit qu’on est un modèle. Oui sur le discours,  mais entre la réalité sur le terrain et le discours il y a beaucoup d’enjeux important à s’occuper.  On n’est pas les seuls, Toronto vit la même réalité, à New York c’est terrible, tout le monde parle de l’accroissement des inégalités, l’Europe c’est pareil, c’est pour cela qu’on a autant de parties d’extrêmes droites en Europe parce qu’on vit une crise sociétale majeure.

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* 9. Selon-vous est-ce que Montréal est un modèle sur le discours seulement?

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* 10. Comment peut-on passer du discours à la réalité?

Myriam Bérubé

Pour Myriam, un des grands atouts de Montréal est son tissue communautaire qui se déploie bien au-delà du réseau de Centraide. Ce tissu communautaire et social est riche et dense et les organismes qui le nourrie jouent un rôle d’intervention et offrent des services de première ligne clés.  Ils sont ancrés dans les quartiers, ils forgent des milieux de vie, des lieux d’appartenance, des lieux d’implications citoyennes et de prise en charge. Oui à l’intégration économique mais la question de l’inclusion sociale est tout aussi fondamentale. Les tables de quartier jouent un rôle primordial, ce sont des lieux de gouvernance locale qui contribuent au développement social des quartiers et qui peuvent relier les priorités locales au niveau régional. On a ces leviers, la question est comment peut-on mieux les soutenir pour les faire rayonner davantage.

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* 11. Pour Myriam, le grand défi est la transversalité, comment fais-t-on pour poser un regard de diversité sur toutes les enjeux sociaux ?

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