Chantiers prioritaires

 La recherche de talents

Face à la pénurie de main-d’œuvre subie autant par les quincailleries que par leurs fournisseurs, on fait face à plusieurs obstacles, dont les trois suivants : le durcissement de l’assurance-emploi a pour effet que les commerces comme les usines perdent le contact avec leurs travailleurs saisonniers étant donné que ceux-ci n’ont plus le droit de travailler ne serait-ce qu’une journée par semaine pendant la saison morte; les règles de pension découragent toute personne âgée de travailler, ce même à temps partiel ou occasionnel; l’accès à la main-d’œuvre étrangère est trop limité par le caractère temporaire de ces embauches du à leur statut de non-citoyenneté.

L’AQMAT devrait militer sur trois fronts complémentaires : pour que les prestataires d’assurance-emploi aient le droit de travailler huit heures par semaine sans être pénalisés; pour que la fiscalité et les régimes de pension soient revus aux fins d’encourager les citoyens à demeurer actifs sur le marché du travail et sans pénalité; pour que les immigrants qualifiés après un stage réussi accèdent à la citoyenneté par voie rapide.

L’encouragement à la rénovation

Environ deux millions des 3,5 millions de logements au Québec ont été construits il y a plus de 25 ans, avant les normes d’efficacité énergétique et autres technologies apportant plus de confort et de sécurité. Tout comme l’APCHQ, nous pensons que les crédits d’impôt luttent efficacement contre le travail au noir, une plaie dans notre industrie, entraînant du même coup des retombées positives pour l’État.

L’AQMAT devrait faire les représentations nécessaires pour que s’établisse un crédit d’impôt permanent afin de soutenir la réparation, l’entretien et l’amélioration des propriétés des occupants comme des propriétaires de plex de cinq unités ou moins.

Une industrie solidaire

Avec l’appui de la direction de six bannières en quincaillerie et de quatre associations professionnelles, plus de 110 manufacturiers font maintenant la promotion du logo « Bien fait ici », un programme valorisant l’achat en magasin de produits qui satisfont les normes de construction et sont fabriqués dans des usines d’ici.

L’AQMAT devrait inciter les trois paliers de gouvernements à donner de l’oxygène financier et de la crédibilité au programme « Bien fait ici ».

L’économie durable

On oppose de moins en moins la protection environnementale au développement économique. Or, un centre de rénovation qui voudrait participer à la réduction des pertes en matériaux constatées sur les chantiers de construction ne reçoit présentement aucune aide. Il en va de même pour un fabricant qui voudrait par exemple développer une technologie plus propre ou carburer à l’énergie renouvelable.

L’AQMAT devrait aider les commerces à s’inscrire dans l’économie circulaire et soutenir les manufacturiers qui désirent réduire leur émission de CO2.

La croissance de nos entreprises

Dans une économie de plus en plus mondialisée, trop peu des 250 000 PME au Québec prennent les moyens de grandir, ce qui limite leur marge financière et leur notoriété.

L’AQMAT devrait pousser sur les gouvernements pour qu’ils appuient la croissance des PME et leurs activités d’exportation et de R-D.

Le virage numérique

Moins de 1 % des quincailleries québécoises utilisent des outils d’intelligence artificielle ou de « business intelligence » pour leur gestion ou leur commercialisation. Moins de cinq des 200 principaux fabricants de matériaux de construction sont en processus de productivité dit 4.0. Le BIM (Building Information Modeling) ne suscite l’intérêt que des joueurs majeurs alors qu’il se répand sur la planète.

L’AQMAT devrait s’investir dans des projets pilotes et des vitrines technologiques de manière à démontrer à l’ensemble des marchands et fabricants les bénéfices d’adopter le virage numérique.

Un code du bâtiment unifié

La variation d’une municipalité à l’autre de la version du code du bâtiment et le manque d’harmonisation avec les codes de plomberie, d’électricité, etc., posent de graves problèmes d’efficacité.

L’AQMAT devrait exiger avec ses partenaires que le gouvernement impose aux municipalités du territoire un seul code harmonisé et des délais raccourcis pour l’application des plus récentes versions.

L’iniquité fiscale

Les entreprises virtuelles, particulièrement étrangères, ne sont pas assujetties aux mêmes règles en matière de taxes et donc, concurrencent nos commerces « en briques et en béton » de manière inéquitable.

L’AQMAT devrait documenter le phénomène et forcer les gouvernements à imposer le même cadre fiscal pour toute transaction commerciale.

Le patrimoine familial

Il est encore désavantageux d’un point de vue financier de transférer une entreprise à la prochaine génération d’une même famille.

L’AQMAT devrait appuyer les efforts menant les gouvernements à offrir des avantages aux propriétaires d’entreprises qui transfèrent leur société à leurs enfants.

Le vol et la fraude

Les quincailleries essuient des pertes hebdomadaires en vols de marchandise en dehors et pendant leurs heures d’ouverture. Les manufacturiers se font copier leurs inventions sans trop de scrupules.

L’AQMAT devrait inciter les gouvernements à soutenir les commerces qui souhaitent œuvrer à la réduction des vols et des fraudes. Elle devrait également contribuer à renforcer les lois et règles protégeant la propriété intellectuelle et décourageant la contrefaçon.

L’assurance des cours à bois

Protéger un centre de rénovation contre l’incendie et autres fléaux devient onéreux, même impossible dans certains cas.

L’AQMAT devrait se faire aider pour que ses membres se mutualisent et bénéficient ainsi d’une couverture d’assurances générales de qualité et à prix décent.

Les accidents de travail

Avec l’ajout graduel de maux dits psychologiques, les absences au travail se multiplient alors que les effectifs se font rares.

L’AQMAT devrait se faire aider pour mettre sur pied un programme de prévention et de gestion des accidents de travail qui s’autofinance grâce aux économies réalisées au niveau des primes payées à la CNESST.